498 : La reconquête du Manoir de Medbourne

Cette histoire n'était pas terminée ...

Nous sommes à Sarum pour les fêtes de Pâques. Les choses s'annoncent difficiles et quelques nouvelles et rumeurs nous parviennent en même temps que les invités à la Cour de Dame Ellen. Il semblerait que l'an dernier, le Roi Cerdic aurait envahi l'île de Wight en pendant haut et court le Comte et sa famille, un prêtre m'a même dit qu'il laissa les corps accrochés aux remparts du château, tant un festin pour les corbeaux qu'un avertissement pour ses ennemis.
C'est une preuve de la folie de Cerdic, certains hommes n'ont de respect pour rien , pas même l'or ou l'honneur, il semblerait qu'ils veulent juste voir le monde brûler. S'il se construit une flotte, il contrôlera toute la côté sud du Royaume de Logres et aura la base de repli parfaite pour de nombreux pillages. Que Dieu nous garde de cet homme...

Une autre rumeur voudrait que le Roi Idres de Cornouailles aurait envahi le Comté de Tintagel à la même époque, la demeure du Traître Gorlois n'aura connu de répît depuis que le Haut-Roi Uther Pendragon lança les siens contre ses murs. Suite à quelques éclats de voix dus à ces nouvelles et leurs portées tragiques, Dame Ellen attendit que le silence se fit de lui-même pour prendre la parole:

"J'ai de nouveaux soucis ... Le Roi Aethelswith n'a pas pillé nos terres mais n'a pas pu empêcher le Roi Cerdic de le faire. Un nouvel émissaire, vassal du Roi Ælle, est venu demander un nouveau tribut au Comté. La seule bonne nouvelle est que le rempart de Sarum est terminé et que la population pourra se réfugier en cas d'attaque. Nous pourrons protéger nos gens mais pas les récoltes, ni le bétail et il serait bien inutile de survivre à la guerre pour mourir de faim. Il faut donc surveiller nos territoires et organiser des patrouilles et autres tours de guets."

Sire Lycus, vassal de Dame Ellen, prit alors la parole :

"J'ai reçu un messager du Roi Idres, qui me proposa de l'aider à prendre le Comté de Devon. Puis j'ai reçu un autre messager, venant lui de la part du Comté de Devon, qui me proposa de l'aider à combattre le Roi Idres. Je n'ai pas pris de parti mais si certains veulent gagner quelques livres en devenant mercenaires, libre à eux ... "

Je n'avais que faire des paroles de Lycus et je n'avais ni le temps, ni perdu assez d'honneur pour devenir une épée à louer. Non, mon attention était attirée par quelqu'un d'autre, Sire Cynan, l'oncle de Feu Sire Heringdale, un homme de mon âge à l'allure noble et au passé illustre. Il semblait préoccupé et après s'être dignement présenté à moi-même ainsi qu'aux autres compagnons de Sire Heringdale, il nous parla de son petit-neuveu. Il n'avait que 2 ans et était déjà fort comme un homme adulte, assez fort même pour terroriser son aîné et les gens du manoir. Il semblerait qu'il n'écoute que sa nourrice et nous comprenons alors pourquoi Sire Heringdale voulait trouver Gordobuc et le Roi Sauvage, il espérait sauver l'âme de son fils. D'un commun accord, nous décidons de repartir dans la Forêt Sauvage pour retrouver et tuer Gordobuc.

Les discussions sur la politique du Comté reprirent et il fût finalement décider que le Comté payerait le tribut d'Aethelswith en refusant de payer celui du Roi Ælle.
Nous choississons aussi de ne pas prendre de partis entre le Roi Idres et le Comte de Devon. Les Fêtes de Pâques passèrent...

Une fois les réjouissances finies, nous prenons tous ensemble la direction de la Forêt Sauvage...
Nous voyageâmes beaucoup cette année, aussi pardonnez moi si je n'ai pas les qualités du poète requisent pour vous faire l'inventaire de l'éventail de merveille que la nature bretonne a à offrir ...

La Forêt Suavage

Après quelques jours de voyage à cheval, sur les routes fraîches et humides de ce qui fut le Royaume de Logres, nous arrivâmes dans un grand village du nom de Lilbourne.
Sire Cynan demande à voir le chef du village et un paysan nous indique un manoir. Le chevalier qui l'habite est indépendant et peu hospitalier, il ne veut pas voir de chevaliers sur ses terres et nous le fait comprendre. Irrités , nous reprenons la route et nous nous aperçevons que la forêt est extrêmement dense et touffue, les rumeurs qui courent au sujet de la Forêt Sauvage sont fondées et il semble qu'une ancienne magie perde les voyageurs dans ces bois. D'ailleurs c'est ce qui nous est arrivé après que nous nous soyons légèrement écartés du sentier pour suivre quelques gibiers, en vain. Nous marchâmes donc,la forêt étant trop épaisse pour que nous puissions resté à cheval.

Ironiquement, notre salut nous vint de l'attaque d'une bande de malandrins ! Huit marauds armés de dagues et bien malhabiles qui plus est.. Nous les défaisons sans oublier d'en garder un en vie pour l'interroger. Il se nomme Jean et nous décidons qu'il nous servira de guide ... Il réussit même à nous faire sortir de la forêt.

Nous repartons pour Lambor, où le Comte nous acceuille comme il se doit, hospitalité salutaire après nos journées d'errance et l'effronterie du dernier chevalier rencontré. Il nous explique alors que la Forêt est infranchissable et que le Comté de Tribuit a complétement disparu dans la forêt lorsqu'elle a soudainement enflé il y a quelques années. Nous trouvons deux chemins pour nous rendre à Medbourne, où se cache Gordobuc, et celui que nous choississons passe par Lonazep et longe la rivière jusqu'au village. Nous faisons alors le tour de la Forêt par la route en direction de Lonazep. Une fois arrivés là-bas, nous longeons la rivière en nous enfonçant à nouveau dans cette maudite forêt et arrivons à Medbourne.

Nous découvrons le manoir encore en chantier, Gordobuc utilisant nos rançons pour ériger un manoir fortifié, ce qui aurait donner beaucoup d'importance à ce petit village et n'aurait fait qu'agrandir son emprise sur la région. Pendant que Gordobuc est absent, nous décidons de l'attendre pour le cueillir lorsqu'il se manifestera. Après une petite attente, nous le voyons sortir de son Manoir, accompagné de 3 hommes et nous chargeons, à une distance suffisamment éloignée du manoir pour qu'il ne puisse s'y réfugier. Le Combat fut terrible, même si Gordobuc s'en fût dans d'étranges circonstances, nous avions sous-estimé son escorte et regretions tous l'épée de Sire Heringdale. Sire Jordan tomba, Sire Cynan tomba, l'un de nos adversaires tomba, puis l'autre, puis Sire Derfell tomba, puis Sire Prisor ... Je me retrouvai seul face au dernier adversaire et nos deux épées fendirent la chair en même temps ... Le noir, l'oubli ... Puis le réveil, j'avais survécu mais je devais vivre avec deux nouveaux deuils, Sire Cynan que je connaissais à peine et Sire Jordan, ami de longue date.

Sire Heringdale, puis son oncle, et maintenant Sire Jordan ... Quand est-ce que cela s'arrêtera-t-il ? Combien d'amis, de neuveu devrais-je encore enterrer ? Et tout ça pour que Gorboduc puisse s'enfuir, emportant avec lui ses secrets.
Nos compagnons blessés furent escortés par leurs écuyers jusque chez eux afin de pouvoir récupérer de leurs blessures. Moins touchés, Sire Derfell et moi, nous commençâmes à administrer les terres de Medbourne avant de décider à qui en reviendrait la charge. J'explique que je possède déjà plusieurs manoirs, richesse que je me ferai fort d'investir dans ce village, qui en a bien besoin. Mais ce n'est qu'une discussion stérile avec Sire Derfell puisque la décision ne nous appartient pas. Sire Derfell part expliquer la situation au Comte de Lonazep, Seigneur de ces terres, tandis que je reste à Medbourne pour des questions d'Intendance.

A son retour, Sire Derfell m'explique qu'il est devenu vassal du Comte de Lonazep, avec l'accord du Duc Ulfus de Silchester et qu'il est désormais maître en son domaine, qu'est le domaine de Medbourne. Heureux de pouvoir rentrer chez moi, je laisse donc mon bon ami ... Non content de savoir manier sa hache, ce petit sait aussi manier sa langue, grand bien lui en fasse car je n'éprouve aucune rancœur. Et malgré quelques questions aux paysans au cours de notre périple, nous n'avons toujours rien appris sur le Roi Sauvage... Existe-t-il seulement ?
Au moins, avons-nous un pied dans la forêt pour nos investigations futures...