493 : Négociations à Eburacum

Cher Parrain,

493 a été une année faste pour moi, bien mieux que l’an passé où j’ai du comparaître en jugement pour avoir aidé ce criminel de Merlin.
Maintenant que j’y repense, c’est probablement à cause de ce malheureux incident que le roi nous a mandé, Sire Roderick, mes compagnons et moi, à la cour du Roi Centurion de Malahaut. C’était loin d’être acquis – tu le sais, le Roi Centurion n’apprécie guère Sire Uther Pendragon – mais nous avons réussi à nous acquitter de notre mission.

Mais je brûle les étapes. Je t’explique.
Nous étions à la cour du Roi, qui prenait ses quartiers chez ces intrigants de Silchester, et le moins que l’on puisse dire est que nous n’étions guère en odeur de sainteté : le roi n’a reçu personne, et Sire Roderick et nous avons du camper à l’extérieur du château.

Quelques temps plus tard, la Cour apprenait que les rois Octa et Eosa s’étaient évadés de leur prison de Londres, et que par conséquent, la guerre avec les Saxons allait reprendre. Le Roi Uther Pendragon a donc envoyé Sire Roderick en mission diplomatique à Malahaut afin de sceller une alliance avec le roi Centurion.
Et nous voilà donc partis, Sire Roderick, Messires Jordan, Eliot et Heringdale, en direction du nord.

Le voyage se passa sans encombres. Nous arrivâmes fort tard à la cité d’Eburacum, et comme de juste, les gardes ne nous autorisèrent point le passage. Ce n’est que le lendemain que nous pûmes faire part de notre projet. Curieusement, nous dûmes attendre longtemps avant que l’on nous fasse entrer dans la cité.
Je te laisse imaginer notre état d’esprit : on ne fait attendre des envoyés diplomatiques que si l’on refuse toute alliance. Lorsque nous entrâmes dans la cité, ce fut les yeux bandés, et pour nous conduire finalement à un donjon assez éloigné du palais.
Nous découvrîmes plus tard que la cité était dans un état de pauvreté extrême, ses habitants au bord de la famine. On nous avait empêché de le voir par orgueil, mais surtout pour que l’on ne puisse rapporter à Uther que Malahaut était devenue une proie facile sans avoir conclu un accord au préalable.
C’est pour cette raison que nous ne pûmes jamais sortir du donjon – malgré les efforts répétés, je dois hélas l’avouer, de Messire Eliot, qui brûlait d’en découdre avec des Saxons imaginaires, et qui voyait des complots et des intrigants partout.

Lorsque nous pûmes proposer l’offre d’Uther au Roi Centurion, celui-ci nous répondit qu’il y était favorable mais à condition que toutes les charges afférentes à notre armée soient prises en charge par le royaume de Logres, ce que nous comprenions, le royaume de Malahaut étant fauché comme les blés.

Nous sommes donc repartis pour Londres afin d’informer le roi Uther de l’accord de principe du Roi Centurion et de ses conditions.

A ce jour, j’ignore ce qu’il va décider, mais il est certain que la guerre avec les Saxons va reprendre. Il était temps ! Et je partirai anéantir nos ennemis avec d’autant plus de plaisir que je me suis marié et que j’ai eu un enfant, un fils vigoureux. La relève des Denton est assurée !

Sceau de cire aux armes de Magnus

Que Dieu t’aie en sa sainte garde, cher Parrain !

Ton filleul dévoué,

Magnus